Biographie

Jean-Pierre Bacri est un acteur, scénariste et dramaturge français, né le à Castiglione (en Algérie française) et mort le à Paris 6e.

Il est l'auteur de neuf scénarios écrits avec Agnès Jaoui, dont cinq qu'elle réalise et dans lesquels il joue. Il collabore également à plusieurs reprises avec les réalisateurs Cédric Klapisch, Alain Chabat, Alain Resnais, Claude Berri et Pascal Bonitzer. Parmi les films scénarisés par le tandem Bacri-Jaoui, Le Goût des autres (2000) est nommé pour l'Oscar du meilleur film international lors de la cérémonie des Oscars 2001 et Comme une image (2004) est récompensé du Prix du scénario au Festival de Cannes 2004.

Au théâtre, il est récompensé en 1992 du Molière de l'auteur pour la pièce Cuisine et dépendances. En 2017, il obtient le Molière du comédien pour son rôle dans Les Femmes savantes. Au cinéma, il reçoit quatre fois le César du meilleur scénario original, il remporte une fois le César du meilleur acteur dans un second rôle et il est nommé à six reprises dans la catégorie du meilleur acteur.

Origines et formation

Jean-Pierre Sauveur Bacri naît le à Castiglione, dans une famille juive séfarade d'Algérie. Grâce à son père facteur en semaine et ouvreur le week-end dans la salle de cinéma dénommée Star de la ville, il découvre le septième art,.

Arrivé avec ses parents à Cannes en 1962, il rencontre Cyril de La Patellière au lycée Carnot, il veut devenir enseignant de français et de latin, puis bifurque dans la banque. Mais à 23 ans, Jean-Pierre Bacri lâche son poste à la Société générale, monte à Paris et décide de travailler dans la publicité. Pour gagner sa vie, il est placeur à l'Olympia, fait le ménage dans des bureaux. Parallèlement, en suivant l'une de ses connaissances cannoises, il suit une formation d'acteur au cours Simon et au cours de Jean Périmony, tout en écrivant des pièces de théâtre,, dont Le Doux Visage de l'amour pour laquelle il reçoit le prix de la Fondation de la vocation en 1979.

Carrière d'acteur

Années 1980

En 1979, il joue son premier rôle au cinéma, celui d'un anesthésiste, dans Le Toubib, mais c'est sa prestation de proxénète dans Le Grand Pardon d'Alexandre Arcady en 1982 qui le fait connaître aux yeux du grand public. Son travail avec Roger Hanin, pied-noir comme lui, facilite la rencontre avec Arcady, mais les deux hommes finissent par se brouiller après la pièce Argent mon bel amour en 1983. À cette époque, Bacri est proche de Jean-Pierre Bouvier.

Il multiplie ensuite les seconds rôles, collaborant avec plusieurs réalisateurs : Diane Kurys, Claude Lelouch, Claude Pinoteau, Luc Besson, Jean-Michel Ribes, Tony Gatlif, Gérard Krawczyk, Jean-Pierre Mocky, Pierre Tchernia, Jean-Marie Poiré, Yves Boisset et Yves Robert.

C'est en 1986 que son nom commence à figurer en haut de l'affiche : pour Mort un dimanche de pluie de Joël Santoni, puis L'Été en pente douce de Gérard Krawczyk, sorti en 1987. Il joue la même année dans la pièce L'Anniversaire de Harold Pinter, mise en scène de Jean-Michel Ribes, auprès de sa future collègue et compagne Agnès Jaoui.

Années 1990 : révélation et consécration

En 1993, l'acteur s'impose dans la comédie Cuisine et dépendances, dont il signe aussi le script. Puis il s'impose comme scénariste avec la comédie d'Alain Resnais Smoking / No Smoking, dont il a co-écrit le scénario avec Agnès Jaoui. Leur long-métrage leur vaut le César du meilleur scénario original 1994. Le tandem confirme rapidement, cette fois également en tant qu'acteurs.

L'année 1996 les révèle en effet au grand public avec la comédie Un air de famille, adaptation de Cédric Klapisch d'une autre pièce co-écrite par le tandem Jabac, selon l'expression d'Alain Resnais. Le film leur vaut le César du meilleur scénario original 1997.

La même année, Jean-Pierre Bacri confirme aussi en tant qu'acteur, en menant la comédie fantastique Didier, premier long-métrage d'Alain Chabat. Bacri y cultive son personnage d'éternel râleur. Puis, avec la comédie On connaît la chanson, nouvelle comédie d'Alain Resnais, dont Bacri a co-signé à nouveau le scénario. Cette fois, il décroche non seulement le César du meilleur scénario original ou adaptation mais aussi le César du meilleur acteur dans un second rôle.

En 1998, il donne la réplique à Catherine Deneuve, tête d'affiche du drame Place Vendôme, réalisé par Nicole Garcia. Il retrouve cette dernière comme actrice pour la comédie Kennedy et moi, mise en scène par Sam Karmann, qui sort en 1999.

L'année 2000 lui permet de s'imposer à nouveau comme auteur et acteur, avec le film Le Goût des autres, dont la réalisation est cette fois assurée par Agnès Jaoui. Le film est multirécompensé, et vaut au tandem leur quatrième César du meilleur scénario original ou adaptation.

Années 2000 : confirmation critique

Devenu un proche collaborateur d'Alain Chabat, il participe au script de la grosse production Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre et se charge aussi de la narration du film. Le film est un énorme succès de l'année 2002. Bacri partage quant à lui l'affiche de la comédie Une femme de ménage, de Claude Berri, avec la jeune Émilie Dequenne.

En 2003, avec Nathalie Baye, Isabelle Carré et Melvil Poupaud, il fait partie du quatuor formé par Noémie Lvovsky pour sa comédie dramatique Les Sentiments. Puis en 2004, il partage l'affiche du drame Comme une image, d'Agnès Jaoui avec la jeune Marilou Berry. Le film vaut au tandem le Prix du scénario au Festival de Cannes 2004.

En 2005, il décide de parrainer le collectif Devoirs de mémoires.

En 2006, il retrouve la réalisatrice Nicole Garcia pour tenir le premier rôle de la comédie dramatique Selon Charlie, puis en 2008 sa collaboratrice Agnès Jaoui pour la comédie dramatique Parlez-moi de la pluie, avec un Jamel Debbouze, à contre-emploi, pour parler de racisme ordinaire.

En 2009, il porte le drame indépendant Adieu Gary, écrit et réalisé par Nassim Amaouche, puis tourne le thriller de Raphaël Jacoulot, Avant l'aube, en 2011.

Tête d'affiche (années 2010)

En , l'acteur tient le premier rôle masculin de la comédie Cherchez Hortense, réalisée par Pascal Bonitzer.

Puis, il retrouve Agnès Jaoui pour un sixième long métrage, la comédie fantastique Au bout du conte, qui sort en 2013. Bacri y joue un moniteur d'auto-école croyant irrémédiablement que sa dernière heure est arrivée. Agathe Bonitzer, Arthur Dupont et Benjamin Biolay composent la distribution principale.

L'année 2015 est marquée par la sortie d’un long métrage : la comédie dramatique La Vie très privée de Monsieur Sim, réalisée par Michel Leclerc, où il est secondé par Isabelle Gélinas.

En 2016, il retrouve Pascal Bonitzer pour la comédie Tout de suite maintenant, où il côtoie notamment Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste et Lambert Wilson.

L'année suivante, il est la tête d'affiche de deux longs métrages : en juin, la satire Grand Froid, où il est secondé par Arthur Dupont et Olivier Gourmet ; en octobre la comédie dramatique Le Sens de la fête, écrite et réalisée par un autre tandem du cinéma français, Olivier Nakache et Éric Toledano. Fidèle à Alain Chabat, il fait aussi une apparition dans la comédie Santa et Cie.

En 2018, il retrouve d'abord Agnès Jaoui pour la satire Place publique. Puis, il joue les patriarches pour la comédie dramatique Photo de famille. L'acteur y a notamment pour partenaire Chantal Lauby.

Engagement politique

Engagé à gauche, il est membre, en 2014, du comité de soutien à la candidature d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris.

Prises de position

Interviewé par le quotidien Ouest-France en 2013, il déclare soutenir financièrement le projet Wikipédia : « J’aime Wikipédia, l’encyclopédie collaborative sur Internet [...] Bon, pour l’actu chaude, il y a peut-être des erreurs, mais pour la culture générale, c’est génial. Je leur ai filé des euros pour soutenir l’idée. »

Vie privée

En 1987, Jean-Pierre Bacri rencontre Agnès Jaoui, sa partenaire dans la pièce L'Anniversaire d'Harold Pinter, mise en scène par Jean-Michel Ribes. Il forme avec elle un couple à la ville jusqu'en 2012. Ils demeurent ensuite proches et continuent d'écrire et de jouer ensemble au cinéma et au théâtre,.

Mort et hommages

Jean-Pierre Bacri meurt d'un cancer le à Paris 6e,, à l'âge de 69 ans,,. L'ensemble du monde de la culture et des personnalités publiques lui rendent hommage. L'acteur Alain Chabat déclare : « J’adorais Jean-Pierre Bacri avant de le rencontrer et encore davantage après. Qu’on ait croisé sa route ou pas, il était notre ami. Tant de raisons de l’aimer. » Le président de la République Emmanuel Macron dira que Jean-Pierre Bacri « avait le sens de la fête et le goût des autres. Jean-Pierre Bacri, le plus tendre de nos râleurs s’en est allé. Comme une image, son humanité laconique et sensible continuera de peupler nos vies ».

Les chaînes de télévision adaptent aussi leur programmation pour rendre hommage au comédien. Le est diffusé pour la première fois en clair sur TF1 Le Sens de la fête, d'Éric Toledano et Olivier Nakache, qui est l'un des derniers rôles principaux de Bacri au cinéma. Le film réalise la meilleure audience de l'année pour un film diffusé à la télévision, avec 7,5 millions de téléspectateurs,.

Ses obsèques ont lieu dans l'intimité le au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, où il est incinéré.

Lors de la 46e cérémonie des César, un hommage à Jean-Pierre Bacri est diffusé. Un César d'honneur lui est décerné à titre posthume.

En , à l'occasion du premier anniversaire de sa mort, France Télévisions lui rend hommage en diffusant une série de films et de reportages également disponible sur le site du groupe.

Dramaturge

Comédien

Cinéma

Scénariste

Acteur

Longs métrages
Courts métrages

Télévision

Cinéma

Théâtre

Bibliographie

  • François Thomas, Alain Resnais, les coulisses de la création - Entretiens avec ses proches collaborateurs, éditions Armand Colin, 2016, 528 p. (ISBN 978-2200616168)
  • Valérie Bénaïm et Sandra Freeman, Jean-Pierre Bacri : le bougon gentilhomme (coll. « Arts et spectacle »), Paris, Archipel, 2022, 250 p. (ISBN 9782809843514)

Liens externes

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  • Anaïs Kien, « Jean-Pierre Bacri (1951-2021), tellement libre » [audio], émission Toute une vie (durée : 58 min), France Culture, .
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Source : Article Jean-Pierre Bacri de Wikipédia

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